Étude historique et critique de l'impôt sur le sel en France : thèse pour le doctorat
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L’incessante variation des contributions sur le sel. les vins et les marchandises avait excité chez le peuple un mécontentement général. L’ambitieux comte de Charollais, le futur Charles le Téméraire, résolut d'exploiter à son profit ces rancunes populaires. À la tête d’une armée, il s’avanca sur Paris, décrétant sur son passage l'abolition de toutes les taxes, brûlant les registres des receveurs et distribuant le sel au prix marchand: mais le résultat indécis de la bataille de Monthléry. que les princes confédérés livrèrent à Louis XI le 16 juillet 1465, rompit l’union des révoltés et mit fin à la guerre dite du Bien Public, ainsi nommée « parce qu’elle s’entreprenait soubz couleur de dire que . c'était pour le bien public du royaulme ».
Louis XI, dans l'espoir de tirer parti des événements, comprit la. nécessité de s’attacher plus solidement le peuple de Paris en réveillant ses sentiments de fidélité à la couronne. Par des lettres patentes du 3 août 1465. il supprima plusieurs taxes sur des objets de consommation, établies à son profit dans la capitale. Cette mesure s’étendit peu à peu à de nombreuses villes du royaume, excepté en Normandie.
Maïs la gabelle était maintenue comme par le passé; bien plus, en 1467, le roi, désireux de se concilier les Parlements et la cour des aides, établit pour une période de six années, sur le sel existant dans les greniers une crue de 40 sols par muid, spécialement affectée aux gages des magistrats, et qui fut à deux reprises prorogée, d’abord en 1473, puis en 1479 (ord. des 17 juillet 1467, 17 octobre 1473 et 20 mars 1479).