Étude historique et critique de l'impôt sur le sel en France : thèse pour le doctorat

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Vattention du législateur; jusqu’en 1789, la législätion fiscale ne s’occupa que du sel marin.

Il existe en France de nombreux marais salants sur les côtes de l'Océan Atlantique et de la mer Méditerranée. Les plus beaux sont ceux de Marennes et du Croisic.

Le sel s’y produit, nous dit un ancien auteur, par « l’ouvrage du soleil qui fait [évaporer l’eau, cuit et dureit l’écume, qui se congèle dans le marais et en fait le sel » (1). Les lagunes et les lacs salés sont aussi très nombreux sur tout le littoral océanique et méditerranéen de l’Afrique du Nord: ce sont les chotts.

« Le sel gomme (gemme), aïnsi nommé par les chimistes et les apoticaires, continue cet économiste, est blanc et a les mêmes qualitéz du marin: il est dur comme le marbre et clair comme du cristal, et ne pétille point au feu ».

Les gisements les plus importants se trouvent dans le Jura, la Haute-Saône, la Meurthe-et-Moselle, l’Ariège et les Basses-Pyrénées. |

Mais le sel gemme est souvent impur; et, comme pour le raffiner, il est nécessaire de le dissoudre dans l’eau, les deux procédés d’extraction se ramènent à l’évaporation des eaux, qui, naturellement ou artificiellement, renferment le sel en suspension.

On se procure encore par l’ébullition d’eaux de puits et de sources salées du sel dit ignigène, par opposition au sel solaire obtenu à l'air libre; en

(1) Vvuze, Nouveau traité des élections contenant l’origine de la taille, aides, gabelles, octrois et autres impositions, 1739, p. 46.