Étude historique et critique de l'impôt sur le sel en France : thèse pour le doctorat

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Basse-Normandie, on faisait autrefois bouillir les sables salés avec de l’ean de mer: enfin certaines industries obtiennent comme résidus de fabrication des chlorures de sodium impurs.

Il est aujourd’hui hors de doute que le sel, dans Valimentation humaine, n’est devenu d'un usage général qu'à partir de l’époque agricole, c’est-à-dire du jour où les hommes, passant d’une nourriture exclusivement animale à un régime plus végétarien, ont dû obéir à une nécessité de reconstitution chimique de leur être (1). Salluste rapporte en effet que les Numides, vivant de leurs bestiaux « lacte et carne ferina », ne se servaient ni de sel, ni des autres excitants du palais « neque salum, neque alia irrimenta gulæ quœrebant ». Actuellement encore certaines populations nomades de la Russie et de la Sibérie ne font pas usage de sel.

Néanmoins le champ d'application du sel s’élargit de jour en jour. C’est d’abord pour l’homme un condiment de première nécessité, dont l’action salutaire n’échappa point aux anciens auteurs. Pour Pline, il n’a d’égal que le soleil « totis éorporibus nil melius sale ac sole »: Horace admet qu'il peut tenir lieu de tout autre aliment que le pain: « cum sale panis lassum stomachum bene leniet ». Pour la conservation des aliments la salaison est toujours le procédé le plus répandu. Homère et Platon qualifièrent de divines ses propriétés anticorruptrices, qui sont restées le symbole de la sagesse : le nouveau

(1) Monde Economique du 26 janvier 1901 el ARevue des Deux-Mondes du 4° janvier 4901.