Études historiques et figures alsaciennes

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attribue des poésies latines; elle était habile dans le dessin des miniatures. Elle attirait au couvent des jeunes filles nobles, qui venaient s’instruire sous sa direction. À sa mort, en 1167, sa meilleure élève, Herrade de Landsperg, lui succéda.

Sainte Odile avait fondé autrefois, dans un vallon au-dessous de Hohenbourg, un second monastère, pour y recevoir, dit la légende, les malades qui ne pouvaient monter jusqu'au sommet: c'était Niedermünster, ou Hohenbourg-le-Bas. Herrade voulut avoir, comme elle, un asile pour les pauvres qu'on lui amenait des villages voisins, et elle fit bâtir, encore plus bas, au débouché de la plaine, le cloître de : Trüttenhausen, c’est-à-dire la maison de Dieu, où elle installa douze frères de la règle de saint Augustin. De Trüttenhausen, ainsi que du manoir de Landsperg, il reste une ruine.

Herrade mourut en 1195, laissant un ouvrage qui a fait vivre son nom,le Æortus Deliciarum. Cet ouvrage, ce Jardin des Délices, devait

servir à l'instruction et à l’édification des reli-