Études historiques et figures alsaciennes

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du Nord, l’autre des États du Midi ; elles seraient placées sous le protectorat de la Prusse et de l'Autriche. Les nouveaux royaumes créés par Napoléon, notamment la Bavière, rentreraient dans leurs anciennes limites. La frontière de l’Autriche en Italie serait avancée jusqu’au Mincio. « Le roi, ajoutait Haugwitz, est si bien déterminé sur ces mesuses, que, dût-il lui en coûter quelque province, il ne lâchera pas prise. » Quant aux conditions qu'on imposerait à la France, l’avenir en déciderait.

Telles étaient les espérances dont on se berçait dans les hautes sphères, et qu’à de certains moments on était tout près de prendre pour des réalités. Gentz, à mesure qu'il pénétrait dans l'intimité des hommes qui gouvernaient la Prusse, se persuadait davantage de leur insuffisance. Haugwitz lui apparut à la fin comme un politique vaniteux et chimérique. « Il ne savait jamais mettre une juste proportion entre le temps qu’il consacrait à une affaire et le degré d'importance qu’elle pouvait avoir ; une misère l’absorbait souvent aux dépens des