Битеф

pittoresque des circonstances extérieures, se profile l’image de la dictature à l’état pur, avec ses mécanismes de la délation, de la peur et surtout de la torture. Carlos Yimenez et la troupe du groupe théâtral vénézuélien » Rajatabla « ont transporté à la scène cet univers de démance et de terreur. Pour mesurer véritablement la qualité de ce spectacle et en éprouver toutes les répercussions dramatiques, ili faudrait certes bien entendre l’espagnol. Car l’importance quantitative du texte y est tout même telle que l’action et le jeu lui-même, si éloquents soient-ils, ne suffisent pas pour faire entrer dans le détail des significations suggérées. D’autant que la démarche de la représentation, étant assez brechtienne avec démultiplication des attributions, ne permet pas d’identifier et de percevoir facilement les moindres rôles si l’on ne comprend pas ce que disent leurs titulaires. Il n’en demeure pas moins que saisi globalement et surtout à travers ses scènes les mieux venues, ce travail théâtral parait remarquable en raison de la trés grande précision de la mise au point. C’est réglé avec la minutie d’une chorégraphie. Il n’est pas étonnant que ce spectacle ait été retenu pour figurer an festival de Nancy et pour être représenté au Théâtre des Nations à Paris. Ce qui frappe d’abord, c’est l’effort de visualisation qui a été fait pour transcrire d’une façon animée et originale, avec l’aide d’un support musical presque constant, une matière initialement romanesque. Pour donner une présence scénique à la diversité ramifiée des épisodes accumulés, Carlos Yimenez, responsable de la mise en scene, n’a pas craint de multiplier les espaces de jeu: ce qui laisse une impression de totalité dramatique. On pense même parfois au système scénique des » mystères « du Moyen Age. Le décor est dépouillé à l’extrême. Il agence des tubulures métalliques dont on fait des tables et des sièges. Sous la lumière des projecteurs, et des lampadaires qui servent pour les interrogatoires, une clarté diffuse forme contraste avec la dureté de cette armature d’acier et des réalités représentées. Dans ce décor rugueux et sans douceur, à l’image de ce à quoi il renvoie, voici face à face les adversaires réunis par une crainte à la fois différente et semblable. D’un côté, Monsieur le Président avec son espèce de folie, son majordome obséquieux, son chef de la police et ses sbires ; de l’autre, les servantes et les domestiques du maître, symboles d’un peuple asservi, traqué et acharné à sa sécurité provisoire dans ce climat de suspicion et d’arbitraire. Entre eux, s’ordonne un rituel de la frayer qui a ses temps forts, comme la très belle scène du triomphe dérisoire du dictateur, avec présentation de poupées symboliques dont le majordome ne laissera debout que celles à l’image des institutions qui soutiennent le tyran. Scène caractéristique du ton allégorique et volontairement retenu d’une mise en scène qui sait atténeur le réalisme sans lui faire perdre son efficacité d’expression. Enfin, on ne pourrait trop souligner les parfaites vertus d’une interprétation très homogène et toujours significative. (Joseph Bertrand, Le Théâtre, avril 1977)

•в Roma Come studenti I /fj in un’aula di anatomìa, S/ щМ' gli spettatori siedono и liturgia ■g sę su due gradinate ál & Ê at ati una h‘ n s a ' S/ scena rettangolare nel teatro in potere Trastevere, dove il gruppo venezuelano Rajatabla presenta El señor presidente. Al centro della scena nera una grande tavola bianca, come un tavolo anatomico. Il cadavere da sezionare è il potere, vizio solitario di un ditatore contro il suo popolo, paradigma di molti fascismi dell’America Latina. Questo è il secondo spettacolo venuto da quel continente, dopo la presentazione al Festival di Nancy dove ha riscosso molto successo : la settimana scorsa al Teatro Tenda abbiamo visto Gli anni Cinquanta del gruppo colombiano La Candelaria. Due testimonianze diverse di impegno civile nel teatro, due spettacoli che hanno molto da dire sulla cultura da dove provengono. Il signor presidente è una danza macabra tra un capo e i suoi sudditi, una liturgia piana di crudeli formalità, attraverso la quale il regista stabile del Rajatabla, Carlos Gimenez, ricrea con notevole vigore un romanzo omonimo di Miguel Angel Asturias (1899 — 1974), Premio Nobel guatemalteco per la letteratura. I ruoli degli attori, tranne di quelli che interpretano i potenti, hanno una doppia valenza: da una parte sono i compassati domestici della casa presidenziale (del Palazzo, direbbe Pasolini), dall’altra sono tutti membri di un corpo sociale, di un popolo al servizio del dittatore. Questi si serve cinicamente di ogni avvenimento e di ogni debolezza per mantenere il potere. Ferito dagli insulti, un servo scemo uccide un ufficiale. E’ un delitto privato, ma la polizìa segreta saprà dargli un rilievo politico, utile nella lotta contro gli oppositori. Il cameriere scemo sarà soppresso, ad un altro domestico cieco sì farà confessare il delitto su istigazione di due avversari del presidente, due colonnelli, poiché la lotta per il potere si gioca sempre ai massimi livelli, come in una congiura di palazzo. La repressione poliziesca farà ancora altre vittime: la cameriera di uno degli oppositori, il suo bambino infante e perfino un uomo di fiducia del dittatore, che ha osato sposare in segreto la figlia di un nemico di Stato. Ogni scena porta un nuovo delitto, che disegna alcune delle caratteristiche dei fascismi di ogni tempo e paese : la persecuzione dei dissidenti con ogni mezzo, la delazione e il tradimento fra i cittadini, il servitismo dei collaboratori. In una delle scene piu belle si disegna poi la metafora del