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L'Age de l’ Humanité
André Salmon
- Paris
L'enfant joue avec l' heure Il va détraquer la montre; Nos maîtres, no s directeurs Et nos savants jouent avec l'heure Ils vont détraquer le monde. Le soleil se lève La lune se cache C est l’huere du rêve L’ instant de la tâche. Le temps avec sa faux, La mort âvec sa hache, Quel âge est sans défaut? Fantassins enlisés Promis à d’éternels assauts Nous n attendons plus que 1’ heure, Nombrée aux battement du pouls Qu’ accéléré l' ardeur éceurante de poux Innombrables et supposés, * * Ce qu’ un soldat pensait dans un coin d' hôpital Naguère, Sans le chanter, ayant trop mal, Qui l' a surpris le redire, après la guerre? La canonnière américaine Glisse sous le Pont Notre-Dame, O Lily! Une Sweet Lily! Sois enfin la petite femme De 1’ instructeur bleu si joli, Du sergent français si poli Hors les jours qu’ il engueule Les fils du Nord que l' Ouest métamorphose Et dont le vent d’Est déploie les linceuls. A son képi il portait une rose Lorsqu au retour du prêche son regard t' a troublée Et la Seine faisait aux tours de Notre-Dame Flotter la Bannière Etoilée, Fiancez - vous à ceux-là Qui ne reviendront pas! Fiancez-vous à ceux-là seuls Dont on a coupé le linceul, Fiancés du bout du monde La paix soit avec vous! Fiancés, il n'est d amours' profondes Que dans la nuit, le silence et 1’ ignorance même Du destin de qui 1’ on aime! La Paix! ... L’ Amour! ... on n’y croit guère et sa sonne si doux! Et le silence O Fiancés Est bien la plus belle romance F t le meilleur remède à guérir du passé! * * * Paris est en fête ce soir Ce soir à Paris grande première On joue Pasteur à la Fourrière, Zezefoun, molle négresse, Présente le miroir à maîtresse.
Autrefois on fouettait les nègres, Aujourd'hui on éventre les chiens, avant, Et les chevaux et les enfants Et, de moins en moins, dit - on, sous de funestes climats, Les femmes et les soldats Et au nom du Christ les reclus Ainsi qu'en Galilée on a fouetté Jésus; Or, seul le fouet, Zezefoun incertaine de la liberté, Te rendrait ta première et sainte nudité, * * * Une plante verte et une Salamandre Toute la cruelle splendeur tropicale L’ Afrique Le chameau accroupi cygne velu du blanc lac désertique L' Européen fumeur qui rêve d’une vierge parisienne au bal Désolation du luxe équatorial-
Erster Mai in Paris 1920
Ivan Goll
- Paris
Silberne Autobusse steigen zum Frühlingsmorgen Wiesengrün ist der Absynth auf den Terassen Der Mechaniker lässt sich rasieren Maiglöckchen Maiglöckchen Blühen am Hauptportal des Sacré-Coeur! Der Stein treibt Knospen Die Vendöme-Säule Stürzt noch einmal! Ein Brigadier Ein Pferd Hier und da ein Konditorgesell Aus Volksvierteln weht eine Wolke näher Fahnen brennen Aéroplane über Paris Tanzen Cake-Walk, Vom Eiffelturm blitzen die Moskauer Radiogramme Mai! Erster Mai! Allerseelen! Allerproleten! Die Eisenbahner streiken und setzen sich in die Wälder In allen Frühlingswiesen zwitschert die Marsellaise Und stehen die Orient-Expresse still Füllhorn der Sonne über den Boulevards Glut der Gesänge Ein heiliger Sebastian steigt auf eine Tram und redet Soldaten Soldaten Ein Schuss Aus den Zähnen des Sterbenden Lacht ein Schrei In den Tuillerien donnert die Wolke des Volks
Ng’ oumi
Max Jacob
Paris
Nous appelions autrefois a Guichen Ng' oumi les bohémiens, les saltimbangues, les artistes de passage, et tes mendiants aussi. Le nom ne sert plus qu* à désigner M. Lefebre l'ancien pilote, son ancienne femme et son an-
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