Човек и инвентивни живот
148 . Boxuxap I. M. Bypanh
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émettent sous un tel contrôle. Il faut se laisser guider dans l'édification de nos conceptions mécaniques de la vie par les faits, sans chercher à concevoir l’origine de cette mécanique.
Cette mécanique est, nous le savons d'ores et déjà, d’une complexité technique telle, qu’elle occupe une place distincte dans la mécanique universelle. N’a-t-on pas réussi à saisir les lois de la mécanique céleste avant de savoir comment se meut notre doigt. et à transmuer la matière avant de savoir comment se fait son partage dans un rein ?
Mais, d’autre part, ce n’est pas parce que le problème de l’origine de la mécanique de la vie n’est pas du domaine de l’expérimentation physiologique, que le physiologiste doit et peut même renoncer à y réfléchir. D'autant plus que les analyses fructueuses des mécanismes qu'il étudie l’y incitent tout naturellement. Sortant de son domaine, il peut tenter d'exprimer des idées essentiellement hypothétiques sur la nature même de ce problème, sur les grandes lignes de cette genèse, qui lui sont suggérées par ce qu'il sait de la machine vivante, à l'étude de laquelle il a consacré son activité.
Quoique je me défende, comme on le voit, de loger les pages suivantes à l’enseigne du laboratoire, c’est à celui-ci que je revenais par la pensée toutes les fois qu'il me semblait que le fil de mes idées m'avait fait perdre contact avec la réalité. Et, je ne sais pourquoi, car d’autres souvenirs auraient également pu être évoqués, je voyais devant moi sur la table d'expériences un chien. En une vision rapide j’apercevais tout ce qu'un chien signifie, tout ce qu'il contient pour un physiologiste : tout son savoir, qui n’est qu’une parcelle infime de ce que contient ce merveilleux mécanisme vivant. Je voyais défiler les chapitres de la physiologie, je me remémorais le travail du cœur, celui des glandes élaborant leurs produits et en réglant la sécrétion, les mécanismes de la régulation du milieu intérieur, de la thermorégulation, le jeu de coordination des hormones, les régulations nerveuses, les réactions enzymatiques, le métabolisme chimique... l’œil avee son cristallin à accommodation automatique, l'oreille avec cette harpe le Corti, et les instincts, et le cerveau, et la reproduction et l’hérédité… et je reprenais pied ferme en me disant que je ne m'étais pas égaré dans un rêve, que ce qui est invraisemblable ce ne sont pas les idées auxquelles j'avais abouti, mais bien les faits dont j'étais parti.
Et toutes les fois que je me croyais égaré, je revenais à mon chien, avec ses sondes et canules, et c’est cette réalité de faits d'observation et d’expérimentation qui me projetait avec un nouvel élan dans le domaine si différent du sien, confinant à celui de la fantaisie.