Bonaparte à Ancône

LA ROUTE DE ROME 93

des cierges et la contempla longuement. La madone fut remise en place mais sans verres : elle ne pleurait plus, et le peuple put croire que la Vierge était du parti des Français. Un chapelain auteur de la supercherie fut arrêté et cet exemple avertit que toute machination de ce genre était un attentat contre l’armée.

Les cérémonies publiques du culte se continuèrent sans entraves et les habitants reçurent l'assurance qu'aucun trouble ne serait apporté à l'exercice de leur religion. Ainsi Bonaparte s’efforçait de tenir le clergé par des menaces et des emprisonnements et d'enlever toute raison à ses excitations en laissant au peuple la liberté de ses pratiques religieuses!

Cette politique ne visait d’ailleurs pas seulement la tranquillité des Marches etla sécurité de la division Victor : Bonaparte voulait ne pas montrer l'intransigeance qui avait fait échouer, à la fin de l’été de 1796, l'entente

1. Séché, I, p. 102. — Napoléon, Œuvres, XXIX, p. 270. Correspondance, 45 février.