Bonaparte à Ancône

LA ROUTE DE ROME 131

marche et la ville d’Ancône contre l’île d'Elbe. Bonaparte répondit courtoisement que la République ne pouvait disposer de ce qui ne lui appartenait pas. En vain Gallo insista : le gouvernement de Naples s’arrangerait facilement avec le Saint-Siège. « Ce n’est pas maladroit, écrivit Bonaparte au Directoire ; mais c’est la chose du monde à laquelle nous devons le moins consentir’. »

Les Anconitains firent eux-mêmes ce que Bonaparte se refusait officiellement à leur accorder. Le pays était calme : les bandes un moment descendues de la montagne à Cesena et dans le duché d’'Urbino avaient été refoulées depuis plusieurs semaines. Des fêtes avaient eu lieu à Ancône, à la fin de mars, pour célébrer les victoires républicaines ; les statues du pape avaient été mutilées. Les esprits restaient disposés à la liberté malgré le refus de Bonaparte à qui le traité interdisait la réunion à la Cispadane. A la fin de

4. Bonaparte au Directoire, 26, 27 mai, 4er juin 4797.