Bonaparte à Ancône

168 BONAPARTE À ANCONE

Bonaparte ne s’en remit d’ailleurs pas à Joseph pour la proclamation de la réunion et prit ses dispositions pour que la ville se déclaràt « spontanément » indépendante du Saint-Siège, et restât ainsi plus sûrement sous sa dépendance directe, même si le pape cédait et expulsait les Autrichiens. Le Directoire qui sanctionnait la politique maritime dont Ancône était la base était prêt à approuver toute entreprise républicaine dirigée contre Rome, et avait même mandé à Bonaparte, avant de connaître le traité de Campo-Formio, de « ménager à Ancône un établissement un peu arrondi » : son approbation était certaine.

L'opération était facile. La municipalité d'Ancône était dévouée à Bonaparte et plus encore hostile au Saint-Siège : à La fin d'août elle avait fait intimer à l’évêque et au chapitre l’ordre de lui remettre tous leurs biens dans l’espace de trois jours, et avait organisé une fête à l’occasion du 18 fructidor ; une