Catalogue des autographes et des documents historiques composant la collection de M. Étienne Charavay

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les commandants de bataillon à se mettre à leur tête, les juges de paix et les commissaires de police à les accompagner, que les habitants des environs de Paris devaient se réunir en armes à ce cortège, le département de police a réuni (à dix heures du soir) les commandants de bataillon, qui s'accordent à dire que les citoyens sont animés d’intentions pacifiques, mais que, par défiance, ils tiennent, avec la plus grande opiniâtreté, à aller en armes. « Nous avons fortement insisté, particulièrement auprès du commandant de bataillon du faubourg Saint-Marcel (Alexandre) et d’un des commandants du faubourg Saint-Antoine (Santerre). Ils nous ont répondu qu'illeur paraissait impossible de vaincre les esprits à cet égard. » Dans cette position délicate, où il s'agit d'un nombre considérable de citoyens, ne pourrait-on pee concilier la prudence avec la loi; en confondant toutes les armes (c'est-àdire les individus armés de piques ou de toute autre manière) autour de la garde nationale et sous ses chets ? « Si les magistrats autorisaient légalement Tes commandants de bataillon à marcher en armes, alors tout rentrerait dans la règle et les armes fraterniseraient ensemble. Nous soumettons ces réflexions à votre prudence. Nous vous prions de nous faire dire promptement si vous les approuvez. »

(Un quart-d'heure après, cette lettre était remise à Rœderer, procureurgénéral-syndic du département de Paris, qui approuva la proposition faite par le maire et les administrateurs, mais qui, alors seul et ne voulant pas prendre sur lui la responsabilité d'un fait aussi grave, convoqua immédiatement le Directoire. Le Directoire, réuni à quatre heures du matin, ne voulut point acquiescer aux vues conciliantes de l’Hôtel-de-Ville, et s'en prévalut, après l'événement, pour mettre en cause Pétion et ses collègues. Cette lettre, point de départ de la journée du 20 juin, n'est que mentionnée par les historiens.)

30 Le 20, sept heures du matin. — Ordres du chef et de l’adjudant de la 1re légion (du faubourg Saint-Antoine) à Lécousté, chef de bataillon de Popincourt, « de se tenir prêt à marcher

au premier ordre, qui peut être très prochain » ; deux pièces, 2 p. in-8.

[te Le 20, neuf heures du matin. — L.a.s. de TERRIER, ministre de l’intérieur (au département de Paris), 1 p. in-4.

Ordre d'envoyer, sans aucun délai, des troupes pour la défense du château. « Je reçois à l'instant des nouvelles qui m'annoncent des dangers

ressants. » — Au bas est une note ainsi conçue, aut. de Pache : « Envoyé à ‘instant même copie de la lettre au maire, au commandant-général, au COrps municipal, en les priant de faire exécuter l’ordre. »

(Pepuis cinq heures du matin, les colonnes de peuple qui devaient se rendre au château et à l'Assemblée nationale, se formaient dans les faubourgs Saint-Marceau et Saint-Antoine.)

50 Le 20, neuf heures du matin. — Lettre circulaire sig. PÉTroN et PERRON, à M. Lécousté, commandant du bataillon de Popincourt ; 1 p. in-fol.

La garde nationale est prévenue de nouveau qu’elle ne peut se réunir en arme près une lettre du Directoire du département, ont le texte suit. « D’apres cette lettre, Monsieur, nous augurons trop bien de votre civisme

poursne pas espérer que vous vous y conformerez, et que vous éclairerez vos concitoyens. »

60 Le 20, neuf heures du matin. — Ordre au commandant du bataillon de Popincourt, donné par la section, de se rendre sur-le-champ au corps-de-sarde principal, p. sig. par ADAM, DEmoNcxy, etc., 1/2 p. in-8.

70 Le 20, neuf heures du matin.— L.a.s.de LÉCOUSTÉ, com-

mere du bataillon de Popincourt, au chef de la légion; 1 p. in-8.

« Le bataillon désire que je fasse rappeler. Je ne vois rien qui l’ordonne. Je vous prie de me dire ce que je dois faire sur cet objet. » — Au-dessous