Cayer commun des trois ordres du Bailliage de ***

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l’afemblée nationale. Mais , Srre, fi c'étoient les miniftres eux-mêmes , (& ce he font pas ici de vaines terreurs ) fi c'étoient les miniftres qui fufcitaflent ces divifions entre les diverfes affemblées, qui efpérant trouver plus de facilités auprès des Etats provinciaux, Îes engageaffent à réclamer leurs antiques priviléges, qui pour renverfer une conflitution fatale à leur defpotifme , oppofaflent entr'elles les diverfes parties qui la compofent : fi c'étoient. jamais les miniftres , qui fuflent les auteurs, les inftigateurs de ces réclamations des Etats provinciaux, que deviendroit la puiflance des

tats-généraux? quelle feroic la reffource de la conflitution? Il eft néceffaire à la puiffance: nationale de n’avoir pas befoin d’un fecours étranger, & de trouver dans elle même des forces fuffifantes pour contraindre la foumiffion. Elle fera toujours trop foible, quand il lui faudra un apui extérieur : elle fera bientôt abattue , ie elle empruntera celui des miniftres. Telles font, SirE, nos fentimens fur ce fyflême d’'États provinciaux, qui paroît aC= quérir la plus grande faveur. Nous y voyons une grande utilité, s'ils reftent toujours fubordonnés aux États de la nation ; nous y découvrons un grand danger, s'ils peuvent jamais devenir leurs rivaux. Qu'ils foient ref. traints, comme l’a defiré le Dauphiné à l'impoftion & à fa répartition des fommes accor=. dées par les affemblées nationales, nous applaudirons à eur établiflement, nous joindrons notre voix à toutes les voix qui les fol