Cayer commun des trois ordres du Bailliage de ***

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la juftice , il faut encore lui donner les moyens de le défendre à perpétuité. L'influence , quelquefois lente & fourde , mais toujours active de l’opulence & du pouvoir , ramenera tôt ou tard l'inégalité , fi fon action continue n’eft fans celle arrêtée & repouffée par une réfiftance égale à fa force. Tel eft, Sire, le grind principe confervateur de toute juftice dans l'ordre de la repréfentation. Des intérêts oppofés doivent toujours être également repréfentés. Dès qu’ils font en conflitr, il faut donner à chacun d’eux une force égale à celle des autres, pour qu'il n’en foit pas opprimé. L'ordre du tiers-état étant fans cefle menacé par la fupériorité des autres ordres , il eft donc juite qu'il obtienne une force égale à celle qu’ils peuvent réunir contre lui. Et c’cftlà, Sire , le point , où s’écartent de la vérité ceux qui conteftent encore l'équité de votre décifion du 27 Décembre 1788. Comme ils voyent trois ordres , ils croyent découvrir trois intérêts, où il n’y en a véritablement que deux : l'ordre du clergé & celui de la nobleffe, feuls poffeffeurs aétuels de priviléges, feuls capables par leur prépondérance & leur qualité de les reflaifir un jour, ont véritablement un intérêt commun , un feul in« térêt, un intérêt oppolé à celui du troifiéme ordre , & par conféquent un intérêt qui ne doit pas obtenir plus de repréfentation , plus de fuffrages , plus de poids, que celui du tiers-état.

Le fecond moyen néceffaire pour établir à perpétuité cette heureufe égalité propor-