Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...
— 173 —
l'antiquité. Je continue en conséquence mes Recherches sur les origines gauloises'. Ne manquez pas d'aller voir de ma part mon précieux ami, le professeur Oberlin *; s'il est une place vacante dans son cœur et dans le vôtre, ce sont les seules que j'ambitionne. J’ay vu à Montreuil le célèbre cultivateur Pepin; il a souvent été question de vous dans nos entretiens et vous sentez combien cette conversation a dû fournir de plaisir aux deux interlocuteurs. Je donnerai ce soir de vos nouvelles au citoyen Clavier ou Clavières-Duplessis, mon voisin, et fils d'un homme adonné comme vous aux plus hautes sciences‘. Adieu, mon cher maître, vous devez être heureux par votre propre estime, mais si celle d’un homme qui sait vous apprécier et qui vous honore, peut encore ajouter à vos jouissances, vous pouvez y joindre celle de votre
constant ami « LA Tour-D'AUVERGNE-CORRET,
« ancien capitaine de grenadiers, retiré à Passy.
« Mille choses aimables de ma part, je vous prie, au citoyen Daler, notre célèbre maître d'écriture allemande *.
« Au citoyen Butret, jardinier, chez le citoyen Fritz, à Strasbourg. »
1 La première édition de ce curieux travail avait paru en 1192 sous le titre de Nouvelles recherches sur la langue des Bretons. Cette nouvelle édition, remaniée et complétée, ne parut qu'après la mort de La Tourd'Auvergne, advenue le 27 juin 1800, sous le titre de Origines gauloises (Paris, 1802, 8°).
? Il s’agit de Jacques-Jérémie Oberlin, le célèbre philologue et archéologue, mort en 1806. :
5 Nous avons assez longuement parlé, dans un des chapitres précédents, de Clavier-Duplessis; il est douteux que Butré le reconnût comme un émule ; on se rappelle de quelle façon il l’avait rudoyé jadis.
# Cette indication permet de préciser l’époque où La Tour-d’Auvergne et Butré se sont connus à Strasbourg; nous avons vu que c’est durant l'hiver de 1782—1783 qu’il y prit des leçons d'écriture. Sans doute son illustre correspondant tenait alors garnison dans cette ville. On trouve en effet, dans l’Almanach d'Alsace d’Oberlin et même encore dans