Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...
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culier pour chaque village de ce que chaque propriétaire y possède en chaque espèce de culture, en apprécier les produits, leurs richesses d'exploitation, leurs impôts, les dîmes, etc. Cela fait, il faudra d’abord procéder à la distribution et répar. tition de tout ce qu’on pourra imposer, ce qui demandera autant de temps. Pour vous donner une idée de ce travail, voici comme quoi jy procède. Chaque propriétaire donne sa déclaration sur une feuille de papier de ce qu’il a de terres dans chaque culture, de prés, etc., ses bestiaux, charrues, impôts, cens, rentes, fermages, population, etc. Ces feuilles numérotées et rassemblées, on en fait ensuite le tableau général, qui me donne ensuite le total de chaque chose. Tout ceci est l'affaire d’un écrivain. Pendant cela, voici ma besogne ; Je fais l'inventaire de quelques exploitations, je vois le territoire et je confère avec les plus instruits pour faire une appréciation commune de la reproduction annuelle et développer le produit général du village et sa distribution. »
Huit jours plus tard, le 9 novembre 1777, Butré donnait à Mirabeau de nouveaux détails sur le zèle physiocratique de son auguste disciple : « Je vous avais bien annoncé, lui disaitil, que je ne serai pas longtemps sans vous répondre sur les eftets que votre lettre ne pouvait manquer de faire de bien touchant sur un prince aussi sensible et si rempli du désir de faire régner la justice essentielle dans ses Etats. Voici ses propres expressions, telles qu’il les a rendues à M. le baron d'Edelsheim et qui honorent infiniment deux grandes âmes également éprises de l'amour de l’ordre : « Cette lettre me touche beaucoup, et surtout parce qu'il semblerait que le marquis aurait oublié tout le cas que je fais de son estime. » Et après avoir témoigné combien elle l'avait pénétré, il l’a remise à M. le baron, pour en voir le contenu, et lui à dit : Vous savez que nous avons arrêté le travail pour le rétablissement de l’ordre; je ne désire rien tant qu'il soit fait et je vous assure que, quelque en soit l'événement, je me soumets