Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

LÉGISLATION CONTRADICTOIRE 239

du Parthe. La Constituante léguait à la Législative avec de singulières aggravations, les difficultés devant lesquelles elle avait elle-même reculé. Il fallait que les colons et Barnave fussent bien possédés de l'esprit de réaction, pour vouloir régler à une telle date une question aussi controversée. Mais Brissot venait d'être élu à Paris avec acclamaltions; il s'agissait de Le réduire, lui et ses amis, à l'impuissance.

Le calcul était mauvais, comme nous le verrons plus tard. Il le fut, dès l'instant, pour ses auteurs. À cette victoire, qui n’était qu'éphémère, les colons perdirent leur fortune, et Barnave son avenir. Dès le lendemain, en effet, le Club des Jacobins, qui commençait à parler en maitre, rendil,sur la proposition de Régnier et Polverel, une sentence d’exelusion contre Duport, les deux Lameth, Goupil de Préfelne et Barnave. « La société, disait-on, ne pouvait conserver sur ses registres que le nom des vrais amis de la Constitution et de l’humanité 1, » Cette mesure était d'autant plus signiticalive que Barnave et les Lameth avaient été longtemps les oracles du club. Barnave y avait présenté et fait inscrire les députés de l’Assemblée du Cap,le 22 novembre 1790? ; il avait même, le 11 mai 1791, soutenu contre Brissot une discussion sur les droits politiques des noirs libres et avait fait applaudir sa thèses, Mais il eut le tort, commun à bien des hommes politiques, de se . Aulard, le Club des Jacobins, I, 381.

. Aulard, tbid., I, 381. . Aulard, ibid., I, 411.

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