Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

LA GUERRE CIVILE A SAINT-DOMINGUE 245

le 7 juillet, et renouvela tous les excès de l’ancienne assemblée de Saint-Marc : proseriptions, usurpation de l’administration des finances, suppression de la charge d’intendant, traitement de 33 livres par jour attribué à chacun des membres, destitution des magistrats du Conseil supérieur, accusations contre le gouverneur!. L'opposition au décret se compliquait donc d'une guerre administrative, d’un côté. De l'autre, elle provoquait la mise en tutelle du faible gouverneur et l’usurpation du gouvernement. C'est, en effet, l’'Assemblée provinciale du Nord qui prit l'initiative de convoquer l’Assemblée coloniale, suspendue par le décret du 11 février jusqu'à l’arrivée des commissaires royaux. De Blanchelande ne paraît pas avoir été consulté et, du reste, ne protesta pas ?. Cette convocation illégale devait, dans l'esprit de ses auteurs, servir à légaliser l'opposition que l’on projetait ; car, dit le gouverneur, « les colons du Nord sont décidés à périr plutôt que de céder ». Mais c'est alors que les gens sages se retrouvèrent. L'assemblée coloniale, réunie à Léogane, le 2 août, et constituée, le 9, sous le nom d’Assemblée générale, décida d'abord de quitter Léogane, trop voisin de Port-au-Prince, et d'aller siéger au Cap, devenu le siège du gouvernement. Elle y commença ses FR le 4 septembre, et sa

1. Mém. justif. de Blanchelande (ibid.). On accusait de Blanchelande d’avoir vendu au Cap 1.500 barils de farine et 8 à 900 barils de salaisons, trouvés en déficit dans les magasins aux vivres,

2. Mém. justif. (ibid.)