Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

238 L'ÉTAT DES PERSONNES

lui porter un prompt secours. Nous acceptons entièrement et sans réserve aucune le Concordat que vous nous proposez. Des circonstances malheureuses, que vous connaissez sans doule, nous ont fait hésiter un instant; mais notre courage à franchi tous les obstacles ; nous avons imposé silence aux petits préjugés, au petit esprit de domination. Que le jour où le flambeau de la raison nous à éclairés tous soit à jamais mémorable, qu'il soit un jour d'oubli pour toutes les erreurs, de pardon pour toutes les injures. Ne disputons désormais que de zèle pour le bien de la chose publique !, »

Voilà enfin, professée avec autorité, la doctrine d'égalité et d'union, qui pouvait prévenir, ou, tout au moins, réparer les malheurs de Saint-Domingue. Si les blancs de Port-au-Prince et du Cap avaient été soutenus dans leur évolution par les pouvoirs de l’île et de la métropole, la paix élait assurée, la révolte des esclaves réprimée à bref délai, et la prospérité de Saint-Domingue rétablie après une courte éclipse. Mais le gouverneur et la Constituante arrètèrent cet élan de raison et desentiment, rendirent impossible l'accord consenti par politique au Cap, par esprit de justice à Port-au-Prince, et mirent aux prises les deux partis tout prêts à se réunir contre l'ennemi commun.

De Blanchelande fut instruit, dès le 14, du mouvement des mulâtres de l'Ouest, et, le 25, du Concordat. Au lieu de favoriser franchement cetaccord,

A. Cité par un député à la Législative, séance du 6 décembre 1791 (Arch. parlem., XXXV, 613).