Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale
6 ÉTAT DE LA QUESTION EN 1789
industrie, etnotamment Orléans, Dieppe, Bordeaux Berey-Paris, Nantes et Marseille !. Sur 951.748 quintaux, importés en 1788, 11.000 avaient élé raffinés pour l’exportation, et 211.157 pour la consommation intérieure. Achetés à raison de 10 sous la livre pesant, y compris les droits, ils étaient revendus le double et assuraient un bénéfice de 15 millions aux fabricants, plus 5 millions pour les mélasses ?. Les cotons de Cayenne et Maragnon, de Saint-Domingue el autres Antilles, introduits dans la quantité de 90.000 quintaux, alimentaient, avec ceux du Levant et de l'Inde, l'industrie si active des filatures, toiles de fil et coton, bonneteries diverses, qui occupaient en 1789 plus de cent villes en France, faisaient la richesse de la Normandie et donnaient lieu, après l’entier approvisionnement intérieur, à une exportation de 7 millions 3. Les cuirs, ouvrés en France, venaient aussi pour une bonne part de Saint-Domingue. Les retours de l'Inde qui s'étaient élevés à 56 millions en 1787 et à 38 en 1788, fournissaient la moitié environ de la matière première à l’industrie des soieries, qui exportait pour 21 millions ; les mousselines, mouchoirs, toiles des Indes, nankins, guinées blanches, etc., qui composaient les 3/4 de ces retours #, tout en faisant concurrence aux fila-
1. Peuchet, Dictionnaire de la France commerçcante (art. « France », LV, 195). — Cf. Artaud, Georges Roux (1890), ch. mr, p. 35-36.
2. Chaptal, de l'Industrie française (1819), &. IT, 179.
3. Peuchet, ouvr. cité, art. « France » (IV, p.441).
4. Chaptal, ouvr. cité, I, 131 (tableau).