Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

242: CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

CXXXVI.— À R. Lindet. Le 22 novembre 1790.

Mon frère, vous avez dù voir par la lettre de M. du Portail qu'il y a quelque lieu de compter sur son patriotisme. Le comité autrichien n’a point été consulté pour sa nomination. On prétend que le roi a interrompu un de ces comités nocturnes qui se tenaient à Saint-Cloud, après qu'on l'avait pressé d'aller se coucher, et il ordonna le lendemain le retour à Paris.

M. Champion a enfin cédé au vœu public et à l’ordre du roi...

Alexandre de Lameth vient d’être nommé président de l'Assemblée (1). L’aristocratie n'influence plus, je crois, sur la nomination des officiers. Vous aurez incessamment la constitution de la garde nationale.(Papiers KR. Lindet.}

CXXXVII. — Aux officiers municipaux de Bernay. Paris, Le 24 novembre 1790.

Messieurs, un des premiers moments auxquels j'éprouve un grand soulagement dans ma manière d'exister depuis quelques semaines ne peut être plus heureusement et plus agréablement employé qu'à vous adresser mes félicitations les plus sincères, sur le choix de nos concitoyens: pour la recomposition de la municipalité.

Le patriotisme et les lumières se propagent à l’égal parmi les citoyens de toutes les classes. L'exemple donné par les peuples a enfin gagné la cour. Les ministres, chargés de l’anathème du mépris public, ont enfin successivement disparu; ils sont remplacés par des ministres citoyens. On espère que M. de Fleurieu sera ami de la Révolution. M. du Portail s’en est déclaré l’admirateur; sa

(1) Alex. Lameth avait été nommé président le 20 novembre 1790.