Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

264 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

j'ai oublié les noms et qualités. Je vous jure que je serais fâché d'occuper cette place, qui sera ruineuse, pénible et désagréable. Il est ridicule de prévoir y être appelé; néanmoins j'ai eu assez d'avis pour être autorisé à regarder la chose comme possible et par conséquent à prendre une précaution pour ne pas embarrasser les électeurs. Je ne puis l’exécuter aujourd’hui. — A la prochaine poste. (Papiers R. Lindet.)

CLV. — Au même. Paris, le 7 février 1701.

Mon frère, ce serait une vanité bien ridicule d’imaginer qu’on s’occupera de moi dans l’assemblée qui doit procéder, le 13 de ce mois, à la nomination d’un évêque du département de l'Eure. Cependant, après avoir reçu des avis que quelques personnes se proposent de m’honorer de leurs suffrages, je croirais marquer trop d’insouciance si j'attendais à manifester ma façon de penser, au moment où serait séparée une assemblée qui m'aurait honoré d’une confiance inattendue.

Mon refus ne doit pas prévenir les suffrages : il ne doit pas non plus procurer d’embarras aux électeurs. Vous assisterez à cette assemblée : soyez le confident de mes pensées, le dépositaire des résolutions qu'il importerait de faire connaître, si mon nom y était prononcé; s’il ne l’est pas, votre discrétion m'assure un secret éternel.

I1 n’est pas vraisemblable que vous ayez occasion de me rendre le service que j'exige de votre amitié, maïs il est possible qu’elle se présente. Je vous prie de déclarer alors à ces messieurs les électeurs du département que je ne puis mieux m'acquitter de la reconnaissance qu’ils m'imposent, qu’en n’acceptant pas un emploi au-dessus de mes forces, et en les priant de procéder immédiatement à une nouvelle élection.

Ils ne suspecteront pas mon patriotisme et mon adhé-