Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (16 MARS 1791) 271

CLX. — Aux officiers municipaux de Bernay. Paris, le 7 mars 1791.

Messieurs, j'ai cessé d’être le curé de mes compatriotes, mais je suis encore leur pasteur; il me tarde d'aller leur répéter de vive voix les assurances du dévouement, de la reconnaissance et de l'attachement qui m'uniront à eux autant que je vivrai. Je m'étais proposé de me rendre à Bernay, et de faire mes adieux à mes chers paroïssiens, avant que d'aller à Evreux me charger de ma nouvelle paroisse. Ce projet, dont je désirais l'exécution, m'a paru sujet à quelques difficultés. Je compte me rendre à Evreux le deuxième ou troisième dimanche de carême; le dimanche suivant je me trouverai au milieu de vous.

J'ai été hier consacré devant MM. les évêques de Beauvais, Châteauroux et Moulins, dans l’église de l’Oratoire, par M. l’évêque de Lydda, assisté des évêques deQuimper et de Dax, en présence d’un peuple très nombreux. Toute la cérémonie s'est passée avec la plus grande décence; elle n’a pas peu contribué à faire désirer M. l'évêque de Lydda pour évêque de Paris; je crois que dimanche prochain son élection aura lieu, ou je me tromperais bien, à moins qu’il ne fût nommé à Strasbourg ou à Colmar.

M. de Brienne vient d'être élu à Toulouse; on croit qu’il acceptera,et son coadjuteur le remplacera de suite à Sens.

J'ai l'honneur d’être avec respect, Messieurs, votre très humble et très obéissant serviteur. j LINDET, évêque du département de l'Eure. (Arch. Bernay.)

CLXI. — Aux mêmes. Paris, Le 16 mars T791.

Messieurs, comblé de témoignages de votre attachement, je vois que vous les multipliez encore chaque jour; je vous remercie, Messieurs, des actions de grâces que vous avez rendues au ciel à l’occasion de ma consécration,