Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

202 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

Est-ce bien M. de Bouillé qui écrit ces folies?

M. de Conti avait promis sa réponse à M. Duveyrier; le style en doit changer.

Notre Comité de constitution n’imagina rien de mieux que d’assembler une nouvelle confédération pour le 4 août, de terminer la Constitution pour ce jour, et de nous mettre en état de partir en septembre. Les têtes du Comité étaient mal constituées en enfantant ce projet qui n'a pas été proposé.

Il est malheureux qu’une si grande aventure vienne ouvrir pour ainsi dire une nouvelle carrière à une Assemblée excédée d’ennui, épuisée de fatigues, rebutée par les combats toujours renaissants. Nous aurons bien de la peine à soutenir assez longtemps l'énergie qui a reparu au moment de la commotion. (Papiers R.. Lindet.)

CLXXV. — Au même. Paris, le 3 juillet 17017.

Mon frère, c'est sur nos frontières que se déploie l'énergie et l'amour de la liberté. Les soldatssont patriotes, et quand on serait parvenu à les gagner, la rapidité des mouvements de la garde nationale les aurait presque partout déconcertés. Les Allemands ne passeront pas sur nos terres : la vue d’un régiment de hulans a occasionné la montre de quarante mille gardes nationales vers Longwy. Les Brabançons payeraient bien cher le plaisir d'entendre tirer le premier coup de canon: si les 40,000 hommes qui les ont subjugués marchaient vers nous, il est constant qu'ils les suivraient de près... à bonnes intentions. Les paysans de Trèves et de Cologne trouvent que c’est une admirable découverte de ne pas payer la dime. La Bretagne a eu aussi ses alertes, et sur. le bruit d’une descente des Anglais près de Saint-Malo, 20,000 hommes bien armés sont accourus. On a eu bien de la peine à arrêter les autres. La Franche-Comté a