Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (15 AOÛT 1701) 307

CLXXXV.— Aux officiers Municipaux de Bernay. Paris, le 14 août 1701.

[La longueur et la chaleur des débats l’ont empêché de faire mention de l’adresse de Bernay et de la faire renvoyer par décret au Comité. Il va faire l'impossible pour vaincre la mauvaise volonté du département et obtenir que la prison soit transférée dans une aïle des bâtiments de la ci-devant Abbaye.] (Arch. Bernay.)

CLXKXVI. — À R. Lindet. Paris, le 15 août 1701.

Mon frère, le Comité de constitution à manqué son projet d’ouvrir la porte à l’ancien clergé. I1 a manqué son coup en voulant se rouvrir l'entrée au ministère et la perpétuité dans les législatures. Il a vainement tenté de faire ressusciter le titre de prince, de nouveau proscrit par la question préalable (1). Si les d'Artois et les Condé ne devaient rentrer qu'à cette condition, les voilà encore errants. Cependant on est parvenu à faire renvoyer à l'examen la question si les parents du roi seront citoyens actifs. Ce renvoi a prévalu par des moyens artificieux, .mais admettre cette exclusion serait leur donner un privilège, et ils prendraient bientôt un nom distinctif. Au lieu de nobles, nous aurions des princes à foison : tout gentilhomme qui descendra d’un père ou aïeul qui aura eu l’honneur de présenter sa femme à la Cour pourra présumer valablement descendre de quelque roi ou de quelque prince. Voilà la transaction que comptait faire le Comité. On aurait dédommagé la noblesse de la destruction de la féodalité, en élevant la majorité à la dignité principière. Le clergé se serait consolé de la

(1) Le titre de prince avait été réclamé pour tous les membres de la famille régnante. Le prince d'Orléans demanda le rejet de cette proposition par la question préalable, qui fut votée. Moniteur, réimpression, IX, 390.