Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (20 AOUT 1791) 309

cauteleux dans une grande partie de la majorité. Nous leur laisserons des finances compliquées, et bien des fripons à rechercher parmi nous pour les assignats et la monnaie. Nous leur laisserons bien des corps administratifs ignorants ou inactifs, bien des tribunaux corrompus. Nous leur laïsserons peu de force, peu de moyens. Mais, s’ils savent donner une grande opinion de leur Assemblée, ils sauveront la chose publique ; le parti renversé est si avili, qu'il sera aisé de l'empêcher de se relever. (Papiers R. Lindet.)

CLXXX VII. — Au même. Paris, le 19 août 1701.

On a récompensé hier tous ceux qui ont pris part à l'arrestation du roi à Varennes; il faisait beau voir les noirs se débattre contre un décret qui couronna le plus grand des forfaits à leurs yeux. Si le roi se mettait en marche une seconde fois, je crois que tout le monde voudrait l'arrêter, et quand on lui donnera la liberté, je ne sais s’il en pourra user bien commodément. Je crois qu’il arrivera quelque guiproguo,et il faudra punir un jour tel qui croira avoir mérité une récompense.

M. Buzot, vice-président du tribunal criminel de Paris, échangera volontiers sa place contre celle du président à Évreux. (Papiers R. Lindet.)

CLXXXVIIL. —Aux officiers municipaux de Bernay. Paris, le 20 août 1707.

[Vu l’extrème difficulté de présenter une pétition à l’Assemblée nationale au moment où elle a hâte de se séparer, il envoie leur mémoire au département, avec une lettre dont copie ci-jointe, afin de vaincre son incurie ou sa malveillance qu’il ne peut pas soupçonner. « Il serait bien malheureux que les administrateurs choisis par le peuple ne fussent pas