Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

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plus accessibles que les agents du despotisme (1). »] (Arch. Bernay).

CLXXXIX. — Aux mêmes. Le 23 août 1791.

[Il les entretient du projet d'acquisition formé par la ville de Bernay, et leur témoigne les regrets de ne pouvoir se rencontrer avec MM. les électeurs à Evreux pour leur offrir un gîte, mais il n’en a même pas pour lui.] (Arch. Bernay.)

CXC. — A R. Lindet. Le 25 août 1791.

Mon frère, les Thouret, les Barnave, les d'André, les Duport et surtout les Lameth acquièrent des droits incontestables à l’exécration publique. Ce sont des titres pour obtenir des grâces de la Cour; je crois cependant qu’on aura de la peine, dans ce pays-là, à oublier leurs premiers gestes. L’indignation devient assez générale : ils se sont trop prévalus de leur triomphe sur les patriotes. Leur coalition s'affaiblit; ils ont eu de violents échecs.

Nos ci-devant gardes du corps ne seront pas émerveillés du décret relatif à la garde du roi; fort peu d’entre eux seront dans le cas d’y rentrer, et ce corps sera destiné à produire des Césars Laridons (2).

[Il raconte le succès obtenu par M. d'Orléans à propos de son discours sur la qualité de citoyens actifs accordée aux parents du roi.] Il continue ensuite :

ne Vous avez bien raison de craindre pour la législa-

(1) Dans une lettre de Buschey, adressée à la Société des Amis de la Constitution de Bernay, le 21 août, se lit cette phrase : « Les provinces doivent être dépeuplées de nobles, car ils arrivent ici de nuit et de jour, par toutes les portes. S'ils viennent pour attaquer, ils ne surprendront pas car on est bien préparé à la défense. » (Arch. Bernay.)

(2) Séance du 24 août. Le décret rendu sur la garde du roi portait notamment cette disposition : « La garde du roi sera prise dans l'armée de ligne et parmi les citoyens en activité de service depuis un an dans la garde nationale, » Moniteur, réimpression, IX, 478.