Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (30 AOÛT 1791) 311

ture prochaine. Nous lui livrerons le vaisseau mal gréé, et il aura de violentes bourrasques à essuyer. J'aperçois un remède, je ne sais si nous l’emploierons. Nous allons nous occuper des Conventions nationales; ïl faudrait indiquer des moyens de transformer la lécislature en Conventions dans des cas indiqués, faciles à prévoir: On éviterait une convulsion. Je vais tâcher d’accréditer cette idée, qui me paraît assez bonne, et qu'on n’a pas encore prise en considération.

Je reprends ma lettre ce soir. Nous avons eu une séance longüe et orageuse, qui a fini par un appel nominal (1). On ne tient point à l'ennui d’un appel. Chacun s’en va. Le peu de noïirs qui était resté a voté. Les parents du roi seront citoyens actifs; ils ne seront point “éligibles aux places nommées par le peuple ; jusque-là, il n’y a pas de mal. Mais, demain, il sera décrété ‘qu'ils seront admissibles aux places nommées par le roi et le titre de prince leur sera rendu; et cela est mauvais, parce que le contraire a été décrété, et parce que c’est une capitulation avec des gens dont on se passerait bien, et qui ne seront pas longtemps à rentrer,quelque chose qui arrive. T1 ferait beau voir Louis-Joseph, futur prince de Condé, généralissime du pouvoir exécutif. M. d'Artois est le seul, dit-on, qui ne se prête pas à la capitulation ; la liste civile ne lui offre point d’assez gros dédommagements. (Papiers KR. Lindet.)

CXCI. — Au même. Paris, le 30 août 1791.

Mon frère, le Comité de constitution est venu à bout de convertir le marc d'argent et d’exclure quelques citoyens de l’électorat, moins cependant qu'il ne voulait. Il nous a rendu des princes que nous avons débaptisés et

(1) Séance du 25 août, au soir. Moniteur, réimpression, IX, 485.