Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

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crois que tous les petits assignats mis en émission sont vendus.

I] sera bien intéressant de surveiller de près la contrefaçon des assignats. Ce serait un terrible échec qu’une contrefaçon, non seulement par la perte qu’elle occasionnerait, mais par la défiance qu'elle inspirerait.

Vous avez à faire la loi sur les inscriptions des naissances, mariages et baptêmes ; avant de les attribuer aux municipalités, vous examinerez si elles n’ont pas assez à faire, si vous leur donnerez cet excédent de travail sans traitement quelconque.

Je crois que nous vous laisserons intacte la question du divorce, et vous ferez bien de la léguer aussi à vos successeurs. Je crains bien la révocation du décret du 15 mai pour les colonies. Vous aurez à traiter définitivement cette question et toutes celles qui regardent l’organisation de ces contrées. Tous les colons blancs sont des flibustiers aussi scélérats que les conquérants.

Vous raccorderez tous les décrets un peu disparates, vous réorganiserez des parties d'administration, vous aurez eu l'expérience pour vous. Nous ne l’avions pas, et nous avons souvent commencé des parties sans savoir où cela nous conduiraïit..

Vous substituerez un code civil à toutes nos lois et coutumes bizarres.

Occupés à démolir et à rebâtir, nous n’avons pu veiller sur l'exécution d’aucunes parties. Cette surveillance générale, prompte et sévère, est le sûr garant du succès, mais presque partout les tribunaux conservent un levain de l’ancienne gangrène.

Une députation a porté hier la Constitution au roi.

Il est probable que pour se réconcilier par une céré-

. monie extérieure et imposante avec le peuple, l’acceptation se fera au Champ de la Fédération, en présence des deux législatures, Il n’est pas à craindre que le pouvoir