Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

334 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

tionnés, et celui qui met dans les mains de la nation les biens des émigrés n’aura pas sa sanction, sans ce préliminaire que semblent promettre les piques. Cette expédition semble n’exiger ni temps ni magasins, ce qui est fort heureux en guerre.

Les oratoriens et les doctrinaïres ont seuls empêché la destruction de toutes les congrégations qui sont le repaire de l'ignorance et du fanatisme, On vous propose d’excepter les filles dévouées aux hôpitaux et service des pauvres des paroisses. Il est plus difficile de dire comment les remplacer que de prouver que ces institutions ne valent rien.

Le ministre qui a l’audace de proposer un d'Estaing peut-il choisir des citoyens qui méritent la confiance de la nation? La maison du roi est donc organisée et composée de gens qui vous feront tel serment que vous aviserez bon?

Sauverez-vous les patriotes d'Avignon de l'oppression ministérielle?

On commence à parler d’un nouveau bref du pape. Ce doit être un des signaux de l’aristocratie:; sitôt qu'il en paraîtra, envoyez-le moi, je vous prie.

J'ai vu Vernon, où les patriotes sont les maîtres, maïs le patriotisme y est modéré, quoique les têtes paraissent susceptibles d’inflammation.

Le club d’Évreux s’exalte contre les prêtres non assermentés. CCVIII. — Au même. Évreux, Le 17 février 1792.

Mon frère, voilà donc le décret relatit aux biens des émigrés sanctionné (1). Le roi aime les Parisiens et veut

(x) Le 12 février 1792, le roi avait sanctionné le décret du 9, portant « que les biens des émigrés sont mis sous la main de la nation et sous la surveillance des corps administratifs ».