Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

x INTRODUCTION.

Dans un récent séjour à Londres, nous avons pu compléter cette correspondance que nous avions recueillie à Paris en 1882 avec l'autorisation de Gambetta, président du conseil, ministre des affaires étrangères, par quelques documents tirés du Public Record Office ou du British Museum. Ces lettres inédites ont été le plus souvent éclairées par d’autres documents inédits eux-mêmes, qui forment comme l’appendice du texte principal. C’est la méthode qui a été suivie dans notre première publication relative au congrès de Vienne. On a cru nécessaire d'y demeurer fidèle, le

Bimbenet, ancien greffier en chef de la cour d'Orléans, m'ont permis de reconstituer.

C'est devant la haute cour nationale, instituée par le décret du 15 août 1791, et siégeant à Orléans, que devait passer en jugement M. Delessart, ministre des affaires étrangères jusqu’au 10 mars 1792, date de sa mise en accusation.

M. Delessart avait choisi pour défenseur un avocat du barreau d'Orléans, M. Moreau-Laubois, qui comprit bien vite le parti qu’il pouvait lirer, pour la défense de son client, de cette correspondanc? de Londres.

IL obtint, non sans des démarches répétées, communication de ces dépêches diplomatiques. Ce fut M. Bonne-Carrère, directeur général du département politique, qui fut chargé d'en faire l'envoi au greffe de la haute cour d'Orléans. Elles y furent déposées sous la garde et la responsabilité de M. Jalabert, greffier en chef de cette juridiction.

L'instruction se poursuivait et aurait abouti, à Orléans même, à un procès qui n'aurait été que la préface de la séance de la Convention nationale dans laquelle le Roi fut jugé et condamné, si les massacres dé septembre n'étaient venus enlever M. Delessart à ses juges.

Le 1 septembre, la bande du général Fournier fit son entrée à Orléans, et le 4, on lui remit lâchement tous les prisonniers, y compris l: malheureux Delessart, qui furent entrainés à Versailles, où leur massacre fut consommé.

La haule cour fut supprimée; la jugerie expéditive introduite à