Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

INTRODUCTION. x1 lecteur moderne aimant que la tâche de ceux qui préparent l'œuvre de l'historien, se borne à mettre sous ses yeux les textes et les documents. Cette méthode lui laisse le mérite de former lui-même son jugement et de conelure sur pièces.

Talleyrand, ainsi qu’on l’a rappelé dans l'introduction du Congrès de Vienne, faisait parte, dès sa jeunesse, avec Mirabeau, Dupont de Nemours, Panchaud, etc., de ce groupe de disciples dévoués d’une

science nouvelle, « l'Économique », partisans décidés

celte époque la rendait inutile; et ces documents demeurèrent enfouis dans la poudre du greffe d'Orléans avec les autres papiers et procédures de la haute cour.

Les temps s'écoulèrent : le Consulat, l'Empire, la Restauration, pendant lesquels les archives publiques demeuraient dans un abandon absolu.

M. Eugène Bimbenet, entré au greffe de la cour d'Orléans en 1840, se consacra au classement et à l'étude des archives des justices seigneuriales d'Orléans et de la haute cour. C'est dans ces documents qu'il eut la bonne fortune de retrouver la correspondance autographe de Talleyrand avec Delessart.

M. Guizot, informé, donna l’ordre au procureur général de faire remettre ces pièces diplomatiques à un représentant des affaires étrangères, M. Dumont, ancien secrétaire de d'Haaterive, qui vint à Orléans les recevoir de la main même de M. Eugène Bimbenet. Il en donna une décharge, qui existe encore au greffe de la cour. Celte décharge porte la date du 17 novembre 1846.

À la même époque, les documents furent communiqués à M. Thiers, qui exprima ses regrets de n'en avoir pas eu connaissance alors qu'il écrivait son Histoire de la Révolution.

M. de Sybel, qui avait été autorisé à en prendre communication aux Archives des affaires étrangères, parle d’une correspondance entre Tallegrand et Narbonne qui n'existe point, et il donne comme extrait de cette correspondance un fragment de lettre, qui figure, à la date du 10 février 1792, dans la correspondance entre Talleyrand et Delessart.