Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

XII INTRODUCTION.

de la paix et des améliorations de la vie humaine !, pour qui la grande affaire était d'assurer avant tout le développement commercial et industriel de la France, et pour qui c'était un lieu commun de dire que l'accord de l'Angleterre et de la France commandait la paix à l'Europe.

Le 29 juillet 1786, Mirabeau écrivait à l'abbé de Périgord en lui rendant compte d’une entrevue avec le duc de Brunswick : « Il m’a demandé si je traiterais « de chimère impraticable le projet d’une alliance « entre la France, l'Angleterre et la Prusse, dont le « but solennellement avoué serait de garantir en Eu« rope, à chacun, ses possessions respectives. . . . . « . . .. . . Gette idée, qui me roule depuis sept ans « dans la tête, est trop grande pour n'être pas sédui« sante : elle immortalisera infailliblement le souve« rain qui l’exécutera et le ministre qui saura le secon« der; elle changera la face de l'Europe, ettotalement

1 Talleyrand écrit le # avril 1787 à son ami d'enfance, de Choiseul-Gouffier, ambassadeur à Constantinople, qu'il tenait au courant de la marche de l'assemblée des notables :

HR Alors il se sera fait par Louis XUI le plus heureux changement dans l'administration qu’il y ait eu à aucune époque : des administrations provinciales, et plus de privilèges. C’est la source de tous les biens.

« Iln'ya rien qui ne puisse être fait par les administrations provinciales, et il n°y a pas de changement heureux qui puisse être fait sans elles.

« Mon ami, le peuple sera enfin complé pour quelque chose... Si le Roi fait tous les changements annoncés, son règne sera celui de la monarchie et le plus brillant et le plus utile. Je n'ai pas autre chose dans la tête. Comme tu nous manques dans ce moment-ci, toi, noble, élevé, populaire... »