Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

INTRODUCTION. XXUVII

cesser, et qu'il obtint non sans peine le passeport qui lui était nécessaire pour quitter la France".

A son retour à Paris, il avait repris séance au directoire du Département, où ilavait succédé comme administrateur à Mirabeau. Un arrêté pris parses collègues, à la date du 6 juillet, et confirmé par une proclamation du 11 du même mois, avait suspendu le maire de Paris pour les faits se rattachant aux événements du 20 juin. Dans sa séance du 13 juillet, l'Assemblée avait rendu un décret levant cette suspension, ce qui avait déterminé Talleyrand et tous ses collègues à donner leur démission.

Après le 10 août, l'Angleterre avait rappelé son

au gré de leurs opinions ou de leurs préjugés, ce qui est assez indifférent. J'ai écrit à milord Grenville ; mes anciennes relations avec lui et son caractère très loyal m'en faisoient un devoir. Je voulois aussi lui apprendre que j'étois ici, sans caractère ni mission, el en même temps je tenois à me conserver auprès de lui en bonne attitude pour pouvoir être utile à mon pays. C’est dans ce sens que ma lettre a été écrite. Je lui ai offert de lui faire connaître la position de la France depuis les terribles événements dont j'ai été le témoin. Tout ce que, dans les conversations, j'ai pu recueillir jusqu'à ce jour, me laisse espérer que l'Angleterre restera neutre, quoiqu’on ait beaucoup dit ici et à Paris, et surtout beaucoup désiré le contraire. »

1 Le 28 juillet, l'Assemblée décrète qu'aucun passeport pour sorüir du royaume ne sera distribué aux citoyens français, sauf à ceux qui ont une mission du Gouvernement, aux gens de mer et nêègociants. — Voir séance du 28 juillet 1792.

« M. de Talleyrand eut besoin de toute sa dextérité et de tous ses moyens pour obtenir un passeport de Danton, et revenir à Londres immédiatement après le 10 août. S'il fût resté à Paris quelques jours de plus, il eût été enveloppé dans la destruction des constitutionnels, qui commencèrent bientôt à tomber sous la hache révolutionnaire. » (Ët. Dumonr, Souvenirs sur Mirabeau, etc., p. 439.)