Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

XXUIIT INTRODUCTION.

ambassadeur, sans que pour cela le Conseil exécutif, dont les premières déclarations avaient été pacifiques, ait modifié sensiblement les instructions données à ses représentants.

Ce sera une éternelle question de savoir si une autre atlitude de l'Europe ne pouvait pas permettre d'éviter et la guerre et les événements qui suivirent. Si l'Europe, mieux conseillée, éclairée par les événements mêmes qui s'étaient passés récemment en Amérique, où la force irrésistible des principes nouveaux venait de triompher de l'Angleterre, avait su reconnaître alors le droit de souveraineté intérieure de la nation française, ainsi que le demandait Beugnot avant la déclaration de guerre (séance du 20 janvier 1782), comme Mazarin avait reconnu celui de la Grande-Bretagne sous Cromwell, il est permis de croire qu'on aurait évité les dévastations et les massacres prévus par Mirabeau dans ses notes à la Cour et annoncés par lui d’une manière presque prophétique.

Ce qui est positif, c’est que Talleyrand, réfugié à Londres, y conservait une attitude nationale et patriotique; c’est qu'il faisait des vœux sincères pour le

succès des armées françaises !.

1 Chauvelin au ministre, 9 octobre 1792 : « IL serait superilu de vous dire de quelle joie j'ai été pénétré en apprenant que les troupes ennemies sont enfin sérieusement réduites à évacuer la terre de la liberté. Ce sentiment est celui de tous les vrais Français... et il est partagé par tous les Anglais amis de notre cause et aussi par ceux d’entre nos compatriotes, tels que les citoyens Talleyrand et Girar-