Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

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ministre du Roi près les États-Unis. Il les suivit autant qu'il put, et les efforts qu'il fit en ce temps pour opposer la constitution fédérale, soit dans la convention de 1789, soit dans celles des divers États, furent insuffisants pour cet objet de sa mission, mais contribuèrent à semer le germe d’antifédéralisme qui, depuis, s’est

développé de plusieurs manières, surtout par les asso-

l'a créées entre cette secte et le

ciations que M. Genèt

? C’est au rapport de Talleyrand que Genêt sera rayé, en l’an VIH, de la liste des émigrés. « J'ai l'honneur de présenter au Directoire exécutif le rapport qu'il m'a chargé de lui faire concernant le citoyen Genëêit :

« Le citoyen Genêt, nommé ambassadeur aux États-Unis de l'Amérique au commencement de l'an Ie, fut destitué dans le courant de brumaire an Il, et sa destitution lui fut notifiée en ventôse suivant, à l'arrivée de son successeur.

« La loi déclarait émigrés tous les agents qui, trois mois après la fin de leur mission, ne seraient pas rentrés en France.

« Le citoyen Genêt, étant resté aux États-Unis, fut inserit sur la liste des émigrés.

« Depuis longtemps, il sollicite la radiation, et en preuve de son innocence, il présente : 1° les motifs de sa destitution; 2° les raisons qui l'ont retenu en Amérique; 3 la conduite qu'il y a tenue.

« Les motifs de sa destitution sont connus : il avait irrité la faction anglaise dans les États-Unis, il avait aigri le ministère américain par un zèle trop ardent peut-être, mais qui prouvait son attachement sincère à la France, et par des mesures peut-être inconsidérées, mais que ses instructions lui commandaient. Le général Washinglon, tout dévoué aux Anglais, demanda sa destitution et l’obünt. « Victime, en Amérique, de la faction anglaise, le citoyen Genêt fut, en France, accusé d'en être l'instrument.

« Robespierre, dans un rapport sur nos relations politiques, où la plupart des agents extérieurs élaient accusés vaguement de perfidie, désigna nominativement le citoyen Genêt et quelques consuls aux Etats-Unis, comme traîtres à la patrie et conspirateurs.

« Barrère, peu de temps après, en rendant compte de l’arrivée du