Cour d'appel de Lyon. Procès-verbal de l'audience solennelle de rentrée le 4 Novembre 1873. Camille Jordan

19 « a l'homme mourant cette inestimable douceur de

c

à

léguer sa dépouille mortelle à la terre où reposent ses « pères; à ses amis, la consolation de consacrer sa:

À

tombe par des cérémonies religieuses et d'y venir

à

répandre des prières avec des larmes; à la religion

À

elle-même, le touchant privilége de recevoir l'homme

ci

au sortir de la vie, d'envelopper de son manteau sacré cette cffroyable catastrophe de la nature humaine et

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de planter encore les signaux de la vie au milieu des images de la destruction et du domaine de la « mort. »

Quelle impression dut faire ce langage sur les jacobins obligés de le subir? N'ayant rien à répondre, ils prirent

ci

À

le parti de railler, et, comme en parlant des cloches Camille Jordan s'était laissé entraîner à un certain sentimentalisme poétique qui fait pressentir le Génie du Christianisme, on se vengea des vérités qu'il avait dites en le chansonnant, en attachant à son nom des sobriquets ridicules, des refrains et des carillons.

Les partisans du despotisme révolutionnaire étaient encore trop nombreux dans les assemblées pour qu'on pût espérer obtenir les libertés si justement réclamées par Jordan. Cependant, quelques jours après la lecture de son rapport, une loi déclara abrogées toutes Les peines portées contre les prêtres non assermentés et contre ceux qui leur avaient donné retraite (1), mais, aussitôt après l'attentat du 18 fructidor, cette loi était rapportée et les

(1) Loi du 24 août 1797.