Cour d'appel de Lyon. Procès-verbal de l'audience solennelle de rentrée le 4 Novembre 1873. Camille Jordan

49 plusieurs mois, il sut faire face, comme procureur général par intérim, à toutes les difficultés de ce poste périlleux. Nommé Avocat général à Lyon, en récompense de ses services, il y devint successivement Conseiller et Président.

M. Debrix se distinguait par une ardeur que la vieil“lesse n'avait pas amortie. Pour lui l’activité n'était pas seulement un devoir, elle était un besoin. Son intelligence droite et ferme saisissait tout d’abord les affaires et ne supportait aucun retard dans leur expédition.

Quand la retraite vint l'atteindre, son énergie était encore entière et il la déploya jusqu'à sa mort dans la lutte honorable qu’il soutint comme Vice-Président du Conseil de l'Instruction publique, pour faire rétablir dans les écoles lyonnaises le régime de la loi trop longtemps méconnu.

La carrière de M. Durand avait été moins militante que celle de M. Debrix. Né d’une ancienne famille de magistrature du Languedoc, qui avait donné jadis des Capitouls à la ville de Toulouse et que la révocation de ° l'Edit de Nantes avait obligée de s'expatrier, il fut nommé, en 1848, Juge au tribunal de Lyon, où un de ses oncles’avait rempli les mêmes fonctions pendant de longues années. Sept ans après, il devenait Conseiller. Il a eu ainsi la douceur, trop rare de notre temps, de vivre et de mourir entouré des mêmes amitiés.

Nature essentiellement généreuse, il aimait tant le bien, qu'il ne pouvait se décider à croire au mal. Il s’attachait à découvrir, à soulager les misères dans les prisons,