Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

LA POLITIQUE DE DANTON. 95

pour qu'ils livrassent les ports (la guerre de propagande retournée!); ne l’empêchèrent point de persévérer dans sa politique à l’égard de l'Angleterre.

Les cosmopolites, les Hébertistes, ont prétendu que les bases de ses négociations étaient, d’une part : 4° le renversement de Pitt; 2 l'avènement de Fox à la présidence du cabinet; 3% la retraite de l'Angleterre de la coalition formée contre la France; 4° la reconnaissance de la République par le Royaume-Uni. D'autre part, pour la France : de restitution de la Savoie; 2 respect de la Belgique; 3° renvoi de l'ex-reine et de ses enfants en Autriche et des d'Orléans au delà de nos frontières ; 4 alliance avec les hauts bourgeois et les financiers pour établir un régime plus conforme à leurs intérèts. — (V. la pièce n° 21.)

Nous ignorons, et personne ne sait encore au juste le détail de ces conditions, mais nous sommes en mesure de protester dores et déjà contre la réalité des dernières. .

Danton n'avait avec Égalité aucun lien réel, et c'est lui-même qui provoqua, à la Convention, sa mise en jugement. Pour Marie-Antoinette, la cause qui stipulait son renvoi à sa famille, introduite en dernière heure au moment de la ratification du traité d’alliance offensive et défensive avec la Suède (1), fut cause de la rupture immédiate des négociations : Danton ne fit à cetle demande AUCUNE RÉPONSE. Il ne pouvait donc, dans le même temps, promettre à l'Angleterre de rendre la reine, qui n'était pas en Sa puissance.

Enfin, quant à l'abandon de la politique populaire, pour servir les intérêts des spéculateurs et des financiers, « des hauts bourgeois », nous ne pensons pas qu’en face des faits qui constituent l’histoire réelle de ce temps il y ait eu aujourd’hui, en dehors de M. Avenel, un seul esprit capable d'accepter et de soutenir une semblable contre-vérité.

(1) V. le chapitre suivant.