Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

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Voilà pour ces divers articles, tous supposés par l’esprit de parti.

Maintenant, pour les autres préliminaires de paix, que Danton ait consenti, sous cerlaines garanties, à restituer la Savoie et à respecter la neutralité de la Belgique, cela rentrait par trop dans les tendances les plus élevées de la civilisation du xvin® siècle et dans la ligne de conduite juste et pacifique proclamée par la Constituante et bientôt aussi par la Convention nationale, ainsi que dans les résolutions définitives de l’homme d'Etat de la Révolution, telles que nous les avons exposées précédemment, pour qu'il nous soit permis de mettre en doute qu'il n’eût franchement adhéré à de pareïlles conditions, en opposition formelle, il est vrai, avec les desiderata de la politique cosmopulite (V. la pièce n° 21).

M. Avenel affirme bien encore, en rendant compte de l’ouvrage de M. de Bourgoing, qu’en l’an I, le duc de Bedford en personne était venu conférer de toutes ces choses avec le conventionnel. Nous l'en croyons volontiers, mais sous bénéfice des restrictions formelles que nous venons d’opposer au programme supposé de leurs conférences.

Voici, d’ailleurs, le texte même du savant mais très partial historien des Hébertistes : « L’un des chefs whigs, lord Bedford, vint même à Paris pour le voir, (Danton) en ce printemps de 93, et quelques jours avant le 31 mai, le lord roulait avec Desfieux vers Bâle, où se faisait secrètement la cuisine diplomatique du jour. »

Or, le renversement des Girondins, qui menaient cette cuisine concurremment avec Danton, au comité de Défense générale, au comité de Salut public et au conseil Exécutif, et qui furent remplacés dans cette direction, après le 31 mai 1793, par des éléments qui lui étaient encore plus hostiles, ainsi que la prise de Toulon par les Anglais, firent nécessairement échec à la politique de paix suivie par le conventionnel et par ceux qui s’y ralliaient au comité de Salut public: Hérault de Séchelles, Thuriot, Barère, Lindet ; mais après la victoire de Honds-