Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

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tres indices relatifs à tous ces pourparlers avec les gouvernements de l'Europe, des pièces dont on fit, en temps utile, un usage monstreux contre Hérault de Séchelles et ses coaccusés.

En voici un premier extrait :

« Sainte-Croix a écrit de Constantinople à la Convention (1).

« Je vous ai déjà fait part de sa situation dans cette capitale, et que les ministres d'Autriche et de Russie lui faisaient une guerre très vive, mais que celui d'Angleterre le protégeait et avait contribué à le faire rester. C'est son ami intime, Jacobin d’inclination, et qui fait tout ce qu'il peut pour brouiller la Porte .avec les cours de Vienne et de Pétershourg.

« Signé : CLEMENTE DE CAMPOS (2) .»

Voici maintenant l'extrait d’une lettre de M. de Las Casas, ambassadeur d’Espagne près de la République de Venise, au citoyen Hénin, chargé d’affaires de France à Constantinople :

« Cher ennemi, .….

« Sachez donc que dans un comité de matadors tenu le XX septembre, Forgues (3), consulté sur ce qu'il espérait des intelligences étrangères, dit que les moyens s’affaiblissaient chaque jour, soit parce que les moyens de payer les agents en numéraire devenaient chaque jour plus difficiles, soit parce que les gens employés au dehors volaient les fonds, au lieu de les employer. Que Mackau, Flotte, Tilly, Hénin, Jacob, Noël élaient spécialement dans ce cas-là, qu'il n’y avait peut-être que deux vrais serviteurs de la République, Barthelmi (sic) et Soulavie... Que les agents à fomenter les troubles d'Irlande (cela ne vous regarde pas non plus)... que malgré les friponneries de Hénin, il lui devait la justice de dire qu'il servait fort bien à Constantinople, qu'il y était écouté des ministres et avait un parti dans le Divan, qu’il battait la plus hardie des entreprises dans les pratiques qu'il se ménageait dans les deux corps des Janissaires et des Tœpelins, qu'il était puissamment secondé par le drogman Fouter, qui met-

(1) Descorches de Sainte-Croix.

(2) Ambassadeur d’Espagne à Venise, 11 écrivait celte lettre à la date du 31 juillet 1793, au duc de la Alcudia, à Madrid.

(3) Deforgues.