Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

LA POLITIQUE DE DANTON. 125

de germinal, par amitié pour le conventionnel ! Ce n’est que. longtemps après, quand tous les accusés furent morts, qu’il retrouva sa langue et rendit hommage à la vérité.

Misérable fourbe |

Premièrement, en comparant la Correspondance diplomatique de M. de Staël-Holstein avec le récit de Barère, on reconnait combien peu celui-ci était au courant des faits, combien il avait été tenu en dehors des négociations, et pour cause ! au point d'ignorer le résultat auquel elles avaient effectivement abouti, et la condition expresse qui les avait fait définitivement échouer : la mise en liberté de la reine et des siens. On sent alors le ridicule autant que l’odieux du personnage, qui se grime ici en important, en magister, vis-à-vis du puissant homme d'Etat qui occupait un autre rang que lui, assurément, dans la direction des affaires de la France et qui n'aurait été d'humeur ni à le laisser s’y immiscer, ni à se laisser régenter par un si pauvre hère.

Et quel chef de cabinet, quel diplomate, quel homme sûr de lui-même, certain de sa probité, que cet imbéeile se gourmant de la sorte à l’idée d’être rendu responsable des fonds publics et de dépenser quelques milliers de francs pour avancer une affaire de pareille importance ! ou plutôt quel charlatan que ce drôle qui, tant d'années après l'aventure, songe à s’en servir pour se poser devant le publie en Caton incorruptible.

L'argent de la France! mais il ne l’effraya plus au même degré, lorsqu'il s'agit pour lui de toucher les gages que lui accordèrent Napoléon Ie et Louis-Philippe, pour l’attacher à leur police...

Enfin, quel arracheur de dents que ce chroniqueur éhonté qui a osé écrire de sa main : plus jamais on n'entendit parler de la négociation de cette prétendue coopération navale de la Suède ! quand il est de notoriété que M. de Staël rentra à Stockholm au mois de février 1794, qu'il n'avait quitté Paris qu'à la fin de 1793 (et non pas au mois de mai), et qu'il y revint en 1795 (premiers jours de mars) pour reprendre les négociations.