Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

LA POLITIQUE DE DANTON. 137

demande le renvoi de la proposition de Ruhl au comité Diplomatique, qui doit s'occuper en ce moment de déterminer le mode dont (sc) nous devons non pas protéger mais garantir la liberté des peuples qui nous environnent.

« Legendre appuie cette proposition et demande que le comité fasse son rapport le plutôt possible. I :

« Brissot. Le comité Diplomatique vous fera un rapport vendredi prochain sur les principes d'après lesquels la France doit accorder sa protection à tous les peuples qui la réclament.

« Le citoyen Grégoire est chargé de vous faire ce rapport.

« Quant à la protection à accorder aux Mayençais, elle a été proclamée plusieurs fois dans des adresses. J'en demande le renvoi au comité Diplomatique, pour servir de base au rapport que je vous annonce.

« Rubl lit une adresse des Mayençais par laquelle ils marquent qu'on les menace de l'abandon de la nation française.

« Brissot. Alors, je demande qu'on décrète le principe et qu'on en renvoie la rédaction au comité Diplomatique.

« N.. Je demande que le pouvoir exécutif soit chargé de donner des ordres aux généraux d'armée pour venger à l’instant les peuples qu'on a opprimés.

« Carra. En déclarant la souveraineté de la nation française, vous avez reconnu la souveraineté de toutes les autres nations; avant de renvoyer au comité, vous devez donc commencer par déclarer que vous reconnaissez la souveraineté de tous les peuples de La terre. Nous avez délivré vos voisins de la tyrannie, vous ne devez pas les abandonner quand ils se jettent dans vos bras.

« Lépaux (La Réveillère). Je demande que la Convention déclare que la nation française accordera fraternité et secours à tous les peuples qui voudront jouir de la liberté.

« Lasource. Je ne n'oppose point à la proposition qui est faite de déclarer que vous accorderez fraternilé et secours aux peuples qui voudront conquérir la liberté. Je vous prie d'observer qu'ici plusieurs questions sont enchaînées les unes aux autres. Vous aurez d'abord à régler la conduite des généraux envers les peuples chez lesquels ils porteront les armes de la République. Vous déciderez ensuite la proposition d'aujourd'hui. Enfin, il vous restera à traiter une grande question que je n’ai pas aperçu qu'on discutât : c'est la conduile que vous aurez à lenir envers les peuples qui voudront se réunir à vous. Englober toutes ces questions, ce serait faire une mauvaise loi, ou plutôt, ce serait n’en point faire. Je demande donc la priorité pour le projet de décret du comité Diplomatique sur la conduite des généraux en pays étranger.

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