Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

188 DANTON ÉMIGRÉ.

déplorable des Girondins dans la Convention nationale, et avec leur appui, que commença, en même temps qu'une rétrogradation sanglante et funeste, ce qu'Auguste Comte a si justement appelé l’orgie militaire, c’est-à-dire la mise en œuvre réelle du système de propagande armée, que le Consulat et l'Empire se chargèrent de porter à de si monstrueuses conséquences.

Rien ne démontre mieux que le résultat obtenu par ces guerres insensées, sous les deux Bonaparte, la justesse etla pénétration de vue de Danton, de Thomas Paine, de l'abbé Soulavie et de Talleyrand lui-même, lorsqu'il servait la Convention au lieu du faux César, et le bien fondé dela politique réservée de notre grande Assemblée nationale et du comité de Salut public, quant à la conduite que devait tenir la Révolution à l'égard de l'Europe.

Napoléon Ie, le représentant le plus complet de la révolution armée, avait par deux fois ramené en France la défaite et l’invasion ; Napoléon III ne voulut pas moins faire.

En 1859, revenant à la guerre de propagande, il s’essaya, lui aussi, à délivrer l'Italie et à abattre le despotisme autrichien. Il prit donc à l'Empereur, pour le donner au roi de Piémont, le Milanais, en attendant la Vénétie, et il reprit à l'Italie, par plébiscite et pour s’indemniser de ce service, Nice et la Savoie.

Mais en 1870, onze ans plus tard, la Prusse, par laquelle Louis-Napoléon avait laissé écraser l'Autriche et le Danemark, prit sa revanche de la cession que nous avait faite le roi de Piémont, et nous enleva l’Alsace et une partie de la Lorraine. Peu s'en fallut que le nouveau roi d'Italie ne s’alliât avec les Allemands contre nous!

Si nous renforcions nos frontières sur les Alpes, nous les perdions du côté du Rhin, la frontière de fer était tournée au sud-est, et nous avioris au flanc la irouée des Vosges !.…

Une revanche est donc encore nécessaire. Voilà la guerre éternelle. l'état d'activité militaire perma-