Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

206 DANTON ÉMIGRÉ. No7.

ADRESSE

des Amis de la Liberté et de l'Égalité (Jacobins) d'Annecy (Savoie) à la Convention nationale, lue à la séance

du 26 novembre 1792.

« Législateurs,

« La nation française a rompu ses chaînes; elle a brisé tous ses fers; elle a pulvérisé tous ses ennemis; elle à aboli la royauté ; elle a, en un mot, établi la République; elle a plus fait, cette nation magnanime et généreuse, elle à juré l’anéantissement de {ous les despotes; elle a juré la liberté de tous les peuples; et déjà, d'un pôle à l’autre, les trônes chancellent et bientôt ils disparaîtront pour faire place à la souveraineté universelle, la seule idole deyant qui les mortels épars vont désormais se prosterner. « Quelle époque donc pour le peuple allobroge que celle où la Convention nationale prononcerait son incorporation à la nation française! Daignez donc, Législateurs, daignez nous entendre. Nous ne rappellerons pas que jadis nous fümes réellement Français. Les siècles passés n’ont presque pas de rapport au temps présent ; ils s’éclipsent à l'aspect du règne de la Liberté et de l'Egalité. Nous dirons que la circonscription des lieux, l'identité des mœurs et du langage, nous ont, de droit, fait naître et maintenus Français, et que si, par le fait, nous avons cessé de l'être, ce n’est que par la force, ce n'est que parce que les tyrans nous ont arrachés du sein de votre famille.

« Nous dirons qu'à l'instant où le peuple savoisien à été libre, il s’est levé comme un éclair, spontanément et toutentier, qu’il a unanimement et simultanément, dans toutes les communes, prononcé le vœu d'incorporation à la France; que jamais vœu ne fut plus universel, puisqu'il à été celui de tous; nous dirons mème qu'il est de l'intérêt de la nation française d'accueillir un vœu aussi formel, quand ce ne serait que pour éviler, à ses cÔtés, le spectacle d'un peuple qui verrait bientôt s'ouvrir sous ses pas un abîime de malheur.

« Ainsi donc, l'incorporation de l’Allobrogie à la République