Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

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contre le bonheur du monde, la commune de Namur à choisi deux Français pour porter à la Convention nationale le vœu qu'elle à exprimé de se réunir à la France.

Charles-sur-Sambre, Fleurus, Ham, Vaissaignes s'étaient déjà empressées de se placer sous l'égide d’un peuple libre, persuadées que là viendraient s’amortir tous les traits lancés par les despotes.

Il était utile, citoyens Législateurs, que Namur fut lente à se prononcer, afin d’attester aux tyrans que ses habitants avaient mürement réfléchi et qu'une nation ne se donne pas aveuglément.

Les Namurois, entourés des partisans des anciens États, divisés par des factions, dont l’une, en apparence amie des réformes, mais, dans le fond, guidée par un intérêt sordide, par l'esprit de vengeance et la fureur du royalisme, l’autre, dévorée par l'esprit de domination, égarant le peuple par les fausses lueurs de l’indépendance; mais cruellement instruits par la trahison de Van der Nott, et ne voulant plus que la démocratie, séduits par les insinuations perfides de ces faux apôtres dont l'existence, dans un pays libre, était un crime, ils avaient conçu des craintes pour le maintien de la religion qu'ils professent. Ajoutant à tous ces obstacles vingt-quatre corporations qui avaient des privilèges exclusifs, le peuple enchaîné dans tous les sens par les combinaisons de l'aristocratie, était-il étonnant que la liberté ait éprouvé les douleurs de l'enfantement le plus laborieux ?

De là l'espérance chimérique de former une république particulière, incapable de se soutenir par elle-même, qui aurait été radicalement vicieuse par son organisation essentiellement dépendante, ef aurait fini par retomber dans les fers auxquels ilsvoulaient se soustraire.

Cependant, éclairés sur les véritables motifs de la Convention, et reconnaissant que le libre exercice des cultes était consacré par la Déclaration des Droits de l'Homme; entraïnés par leur penchant naturel vers la liberté; soupirant après la Constitution qui va sortir plus brillante de vos mains et, surtout, brûlant du désir de chasser à jamais l'aigle germanique de leur territoire, ils sont venus avec enthousiasme inscrire leurs noms sur le registre contenant leur renonciation à tous les privilèges, leur adhésion aux décrets des 45, 47 et 22 septembre dernier, et Zeur vœu de réunion à la République française.

Oui, citoyens Législateurs, l'amour sacré de la patrie règne aussi dans le cœur des Namuroïis; nous avons lu dans leurs yeux le républicanisme, la sincérité dans leurs embrassements, la force dans leurs bras enlacés avec les notres; nulle province de la Belgique n’avait porté plus de haïne à la tyrannie et mavail défendu avec plus d'énergie le droit incontestable qu'a