Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

PIÈCES JUSTIFICATIVES. 209

romaine était encore plus grande, puisque la Gaule n’était qu’une de ses provinces ; et les Gaulois ont porté longtemps avec orgueil le nom de citoyens romains.

Quel que soit le succès de votre démarche hardie, elle sera utile en ce qu’elle sera une leçon pour tous les despotes de la terre. Elle leur apprendra que tous les peuples commencent à se reveiller à la liberté, et qu'il est enfin temps de les traiter avec douceur et de les rendre heureux. Votre révolution est un orage qui gronde sur toute l'Europe. Il effraye, il épouvante les âmes timides; il cause même des désordres partiels; mais ses ravages n'auront pas de suites. Bientôt l'air en sera plus pur. Il fallait cette convulsion de la politique pour ramener les princes et les rois à l'état d'hommes.

Courage, messieurs, soyez fermes et inébranlables, vous tenez seuls maintenant le timon du vaisseau de l'État. Dirigez-le avec courage et prudence, au milieu des tempètes qui l’agitent, et ne souffrez jamais qu'aucun corsaire couronné vienne s'en emparer. Ne vous laissez point abaître par quelques revers. Les Romains perdirent la bataille de Cannes, et ils ne désespérérent point de la République. Déployez une grande force militaire. Point de mesures partielles. Organisez en grand vos armées pendant cet hiver. Assurez votre liberté et vous affranchirez tout le monde.

Permettez-nous de nous proslerner maintenant devant le génie sublime de la France (4).

N°19;

ADRESSE

de la commune de Namur à la Convention nationale, lue par les citoyens Apanr, curé de Chevreuse, et SAUNIER, délégués de cette commune {2).

Citoyen président et Législateurs,

Tandis que les tyrans réunissent leurs efforts pour enlever aux enfants de la Liberté le fruit de leurs conquêtes et conspirent

(4) Pièce transmise à la Convention par l’intermédiaire de Francois, de Neufchâteau, juge de paix du canton de Vicheray, district de Neufchäteau (Vosges).

(2) Une feuille in-40, imprimée à Angers, à l'imprimerie nationale, chez Mame, imprimeur du département, par ordre de l’Assemblée, et envoyée aux départements,

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