Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

PIÈCES JUSTIFICATIVES. 239

et l'Italie. Renversons les tyrans, et nous aurons bientôt effacé les traces du despotisme et de laristocratie. Les esclaves et leurs maîtres forment un bétail qui n’a point de voix dans la s0ciété des hommes libres, Un vieux proverbe dit : Qui se ressemble se rassemble; or, rien ne ressemble plus à un sans-culotte du Nord qu'un sans-culotte du Midi. La fortune des tyrans est placée sur trente têtes; mais la fortune du peuple est placée sur toutes les têtes de l'espèce humaine.

Voici trois articles, trois résultats d’une méditation profonde que je soumets à la sagesse de mes collègues.

Projet de décret.

La Convention nationale, voulant mettre un terme aux erreurs, aux inconséquences, aux prétentions contradictoires des corporations et des individus qui se disent souverains, déclare solennellement, sous les auspices des Droits de l'Homme :

ARTICLE PREMIER. — Il n'y à pas d'autre souverain que le genre humain.

II. — Tout individu, toute commune qui reconnaîtra ce principe lumineux et immuable, sera reçu de droit dans notre association fraternelle, dans la République des Hommes, des Germains, des Universels.

III. — A défaut de contiguité ou de communication maritime, on attendra la propagation de la vérité, pour admettre les communes, les enclaves lointaines.

No 19. LETTRE de Thomas Paine à Danton, traduite de l'anglais. (Archives nationales, AF 11 49.) Paris, le 6 mai, an II de la Répübliqüe (1794).

Citoyen Danton,

Comme vous entendez l'anglais, je vous écris sans recourir à la main d’un traducteur. Je suis aîffligé, au dernier point, de l'esprit dé jalousie; dé