Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793
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done de la probabilité de l'attaque, et ensuite du calcul des chances qui, en tel ou tel temps, peuvent en amener le succès, que dépend pour une nation la nécessité d'un traité de ce genre, Ainsi, un petit État, dont la situation à côté de grands empires rend l'existence précaire et dépendante, a besoin, pour l'intérêt de sa propre conservation, de se tenir constamment allié à quelqu'une de ces grandes masses politiques auprès desquelles il puisse trouver, à chaque instant, l'appui et la force qui lui manquent. « Rien de pareil ne peut exister pour la France, et il est évident, soit par les faits dont nous sommes témoins, soit par les événements qu'il est aisé de pressentir, qu'elle ne doit pas chercher dans une alliance quelconque un moyen d'indépendance, de force et de sûreté personnelle, plus prompt ou plus puissant que celui qui doit résulter de l'exercice libre et unanime de ses propres forces.
» Si la France contracte des alliances, ce sera donc moins pour son propre intérêt que pour celui des Etats qu'elle aura rendus où qu'elle voudra rendre libres ; ce sera pour hâter le développement complet du grand système de l'émancipation des peuples. C’est là que doit se trouver le seul objet de sa politique actuelle, parce que c'est là que se trouve le vrai principe des intérêts généraux et immuables de l'espèce humaine.
« Ainsi, après avoir reconnu que le territoire de la République française suffit à sa population et aux immenses combinaisons d'industrie que doit faire éclore le génie de la liberté, après s’ètre bien persuadé que le territoire ne pourrait être étendu sans danger pour le bonheur des anciens comme pour celui des nouveaux citoyens de la France, on doit rejeter sans détour tous ces projets de réunion, d'incorporalion étrangère qui pourraient être proposés par un zèle de reconnaissance ou d'attachement plus ardent qu'éclairé; on doit être convaincu que toute acceptation ou même tout désir public de ce genre, de la part de la France, contrarierait, d’abord sans honneur et sans profit, ensuite avec péril pour elle, ces renonciations faites si solennellement et avec tant de gloire, et dont l'Europe est loin d'attendre l'inexécution au moment où elle s’unit, par ses vœux, au succès d’une cause qu'elle croit ne pouvoir être souillée ni par l'ambition, ni par lavidité. La France doit donc rester circonscrile dans ses propres limites; elle le doit à sa gloire, à sa justice, à sa raison, à son intérêt et à celui des peuples qui seront libres par elle.
« Il faut donc qu'après avoir concouru à établir leur liberté, elle la consacre et l’éternise en s’alliant à eux, non par les secours qu’elle peut en tirer pour elle-même, mais par ceux qu'elle