Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793
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série de pièces qui, à des dates postérieures et avec des variations considérables, selon les événements, représentent la série d'efforts tentés en l'an Ie’ pour le rétablissement de la paix.
Elles sont empruntées aux archives des Affaires étrangères (Correspondance d'Angleterre, T. 586), et sont dues, la plupart, à l'intervention d’un certain Matthews, de nationalité anglaise, faisant profession d’appartenir au parti whig, très versé dans le détail de la politique de son pays, en rapports avec lord Hawksbury et avec Pitt lui-même, en relations avec Rheinhardt, notre secrétaire d’ambassade à Londres. C’est lui qui, en Angleterre, avait mis Matthews en rapport avec Maret, chargé d'une mission auprès du cabinet de Saint-James, el ce fut là le point de départ de son entente avec le gouvernement français.
Quoi qu'il en soit, lors de son premier voyage à Paris, au commencement de mars 4793 (1), Matthews communiqua à Maret (revenu en France), qui les remit au ministre Lebrun : 10 le plan de campagne de l’armée anglaise contre notre armée du nord; 2 le projet d’une triple alliance négociée par MercyArgenteau entre l'Angleterre, l'Autriche et la Prusse; 3° le projet de partage de la France par la coalition, avec carte ; 4° une note sur les « manœuvres infâmes de la cour de Londres pour accaparer les grains et autres provisions destinées à la France (2) ».
Lebrun reçut ces communications et autorisa James Matthews à continuer des démarches, au profit de la République française, vis-à-vis de l'Autriche et de l'Angleterre, et même à faire, pour notre compte, les dépenses que nécessiteraient ses négociations.
L'agent anglais ne perdit pas de temps.
Il revint à Londres, assiégea Pitt de ses demandes et de ses obsessions, traversa Mercy dans sa négociation et la fit échouer ; tout cela à ses frais. Il arrêla le texte de ses propositions de paix au cabinet anglais et retourna en France au commencement de juin pour les communiquer à Lebrun.
(1) Interrogatoire du mois d’août.
(2) Le dépouillement de la correspondance d'Angleterre, aux archives des Affaires étrangères, les dépêches de Chauvelin, Noël, Maret, Mourgues, Thainville, les lettres de Dumas, Pétry, agent du commerce et de la marine, pour la France, en Ecosse, Minet, facteur à Douvres, Sennovert, Sléphen Fayre, courtiers à notre service, etc., mettent hors de doute que le gouvernement anglais, dès 1792, fit tout au monde pour nous affamer, ruiner, anéanlir et séquestrer, Il avait établi, à notre plus grand préjudice, le blocus continental annoncé par Pitt (V. page 31), et que Bonaparte ne fit, plus tard, que vouloir retourner contre l'Angleterre,